L'animal (entre psychanalyse et déconstruction) : le lynx de Poe, le chat de Derrida et le chien de Woolf
Résumé
Le propos qui suit emboîte le pas des écrits canins de Woolf puis celui de la rencontre féline de Derrida, et revisite (manière de marquer son territoire) la querelle de Derrida avec Lacan au sujet de « La Lettre volée » à l’aide du regard dérobé du lynx silencieux (manquant) de Poe. Pour aller droit au but, mon propos vise à montrer que dans l'ouverture théâtralisée « Au commencement » de L'Animal que donc je suis, dans la parabole de sa rencontre, nu, avec le regard de son « chaton » silencieux qui n'est bien sûr ni « la figure d'un chat » ni une « allégorie », Derrida cache sa controverse, ancienne mais inchangée, avec Lacan au sujet de « La Lettre volée », à la vue de tous.
The following argument dog-legs through Woolf’s canine writings to Derrida’s naked feline encounter, and revisits (or pisses on the post of) his quarrel with Lacan over Poe’s “The Purloined Letter” with the purloined gaze of Poe’s silent (missing) lynx. To cut to the chase, the contention of this paper is that in the staged opening, “In the beginning”, of The Animal That Therefore I Am, in his parable of his naked encounter with the gaze of his silent ‘little cat’, who is of course no “figure of a cat”, and not an “allegory”, Derrida is hiding his ancient but unchanged debate with Lacan over “The Purloined Letter”, in plain sight.