Le(s) chien(s) de Crusoé : Woolf et Derrida (entre bête et souverain)
Résumé
Une exploration des esthétiques canines chez Woolf, Derrida et Defoe, s'articulant à la lecture par Derrida de Heidegger et Celan. Cet article s'attarde sur la brève allusion par Derrida à l'essai ”Robinson Crusoe” (1926; 1932), dans La Bête et le souverain II (2011), dans lequel il lit Robinson Crusoé de Defoe en regard du séminaire Monde-finitude-solitude de Heidegger (Bête 31). Il nous entraîne dans une exploration étourdissante de ces deux oeuvres hétérogènes, abordant de nombreuses autres oeuvres de Rousseau, Pascal, Montaigne, Marx, Celan, Lacan, Joyce and Woolf et al.. Alors que Derrida choisit de retenir le perroquet qui fait partie de la cour animale sur l'île, Woolf, dans son essai sur Robinson Crusoé, rédigé dans le manuscript de son propre roman qui se déroule sur une île, To the Lighthouse, met en évidence la représentation différentielle par Defoe, et le traitement différentiel par Crusoé, des chats et des chiens. La lecture "psittaciste" de Derrida s'ouvre à la lecture canine féministe de Woolf.