« Thoughts without words » : silence, violence et commémoration dans les dernières œuvres de Woolf

Mark Hussey

Résumé


Lors de plusieurs de ses réflexions sur ses propres processus de création, Virginia Woolf suggère "que le 'livre lui même' n'est pas la forme que l'on voit, mais l'émotion que l'on ressent" ("On Re-Reading Novels"), que la pensée commence "sans les mots". Dans son oeuvre posthume inachevée, Between the Acts, un personnage demande s'il peut y avoir "des pensées sans mots", question que le présent article relie à la pensée de Woolf sur la violence et le langage au début de la deuxième guerre mondiale. Considérant cette oeuvre de Woolf comme une élégie, l'article compare les stratégies narratives de Woolf aux recherches menées par les investigations phénoménologiques de la conscience. L'importance de l'acte de lecture dans la création par Woolf d'une forme qui fasse acte de mémoire des pertes infligées par la violence et la guerre permet d'expliquer pourquoi elle ne pouvait pas achever sa dernière oeuvre de fiction.

Mots-clés


Woolf, Virginia; Trauma; Silence; Guerre; Conscience; Neurosciences

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